𝐒𝐎𝐈𝐆𝐍𝐄𝐑 𝐍𝐎𝐓𝐑𝐄 𝐄𝐍𝐅𝐀𝐍𝐓 𝐈𝐍𝐓𝐄́𝐑𝐈𝐄𝐔𝐑 𝐁𝐋𝐄𝐒𝐒𝐄́ 𝐄𝐓 𝐍𝐎𝐔𝐒 𝐋𝐈𝐁𝐄́𝐑𝐄𝐑 𝐃𝐔 𝐏𝐎𝐈𝐃𝐒 𝐃𝐄 𝐋𝐀 𝐂𝐎𝐋𝐄̀𝐑𝐄

Hier soir, alors que je venais de régler mes achats dans un supermarché, j'ai, en passant, assisté à une scène que je connais bien et qui suscite toujours de la peine en moi.

Un adulte était en train de s'énerver sur l'enfant qui l'accompagnait.

J'ai senti mon coeur se serrer, pleine de compassion pour ce jeune adolescent qui vivait l'humiliation devant des dizaines de personnes.

J'ai senti et pris conscience, une fois de plus, combien nous, les adultes sommes en colère et les enfants le prétexte, à laisser cette émotion s'exprimer et exploser.

Depuis que j'apprends la parentalité, je vois toutes mes blessures, ces émotions qui me submergent et que je tente d'accueillir comme je peux, toutes ces maladresses et malentendus qui ne sont pas du fait de mon fils mais de ce qui n'a pas été soigné en moi.

Je vois bien notre tendance et cette facilité à désigner nos enfants coupables de déclencher cette colère, aveuglés que nous sommes, par toutes ces failles souffrantes que nous n'avons pas appris à panser et apaiser.

Colère accumulée depuis l'enfance, née et nourrie de ces incompréhensions à l'égard de nos parents dont nous n'attendions qu'amour, oubliant, à l'âge dit adulte, tout ce désamour, ces désaprobations, ces illégitimités et cette kyrielle d'insatisfactions que nous faisons insconsciemment, à notre tour, peser sur le dos de nos enfants.

L'heure n'est pas plus au jugement qu'à la culpabilité, mais à la prise de conscience.

Si j'accepte le fait que la colère est en moi, nourrie depuis l'enfance, que je prends le temps d'identifier sa source et ce qui la nourrit, alors, je peux voir, chaque fois que je la crois déclenchée par "mon" enfant fautif, ce qu'il me renvoie, loupe grossisante qu'il est, de ma souffrance intérieure.

Si je commence à voir, dans chaque fois que j'accâble "mon" enfant, une opportunité de prendre conscience de ce qui fait souffrance en moi, je suis sur le chemin de la guérison, de la libération et d'un état pacifié.

Je peux alors commencer à entrer vraiment en relation avec cet enfant et d'autres - si j'en côtoie dans un environnement familial, professionnel, sportif - et l'accompagner à se libérer de cette colère née en lui, comme elle a germé et grandi en moi, et de ces fardeaux dont il n'a pas besoin.

Garder à l'esprit que nous ne sommes que de pas-sage et que le voyage sera d'autant plus heureux si nous voyageons léger.

Prenons soin de nous, de notre enfant intérieur et de tous ces enfants que nous côtoyons.

Bon voyage à vous, en bonne santé.

Avec compassion et Amour Infini

Maïtika Coeur Arc-en-ciel