𝐋𝐀 𝐂𝐑𝐎𝐘𝐀𝐍𝐂𝐄 𝐃𝐄 𝐋'𝐀𝐕𝐎𝐈𝐑 𝐄𝐓 𝐋𝐀 𝐏𝐄𝐔𝐑 𝐃𝐄 𝐋𝐀 𝐏𝐄𝐑𝐓𝐄

L'avoir est devenu le verbe maître de cette société que nous avons organisée.

Avoir, avoir, avoir, toujours plus, afin de se rassurer de ne manquer de rien, et avoir encore, quand la peur s'immisce malgré tout, au milieu de toutes mes illusoires possessions.

Oui mais voilà, la croyance de l'avoir induit et nourrit la peur de perdre.

Si j'ai de l'argent, j'ai peur d'en manquer, alors je vais possiblement travailler davantage, pour "gagner" plus, je peux avoir peur qu'on me le vole et commencer à être inquiète, stressée.

Si j'ai un compagnon, j'ai peur de le perdre, ce qui peut générer en moi de l'inquiétude, voire de l'angoisse et des comportements qui peuvent porter atteinte à l'intégrité de chacun et me priver des joies de cette relation.

Si j'ai des enfants, la peur de les perdre peut également me pousser à me montrer contrôlante, autoritaire, étouffante...

Si j'ai un job, je m'y accroche, même si possiblement il ne me plaît pas, ou pire me rend malade, mais je ne le lâche pas parce que j'ai peur de perdre tous mes avantages.

Si j'ai un chat, peut-être que je le laisse enfermé parce que j'ai peur qu'il se fasse écraser. Ma peur de le perdre le condamne à passer sa vie privé de liberté.

Je ne vis plus, je survis, aveuglée par un sentiment de pouvoir illusoire que me confère l'avoir.

Ici l'être n'a pas sa place, la dynamique tourne autour de gagner / perdre, m'enfermant dans une prison dont je n'ai possiblement pas conscience.

Mon énergie, déployée à mettre en place des - vaines et imaginaires - stratégies pour ne pas vivre de perte, me manque, sans que je ne le réalise, pour rester en bonne santé, vivre pleinement chaque instant, manifester mes rêves, réaliser mes projets, vivre de belles relations, me sentir libre.

Dans ce mythe du contrôle, il m'échappe pourtant quelque chose de fondamental, rien ni personne n'est à moi.

Quoi que je fasse, quelles que soient mes résistances et tous les mécanismes que j'élabore, tout ce qui n'a pas / plus sa place dans ma vie en sortira.

Nous sommes ve-nus au monde dé-nu-és de tout, afin de vivre l'expérience de ce TOUT.

Je laisserai ici tout ce que je crois posséder, et ne repartirai que dans la richesse de l'𝐄̂𝐓𝐑𝐄 que j'ai incarné, ou pas...

Depuis le cœur,

Maïtika Coeur Arc-en-ciel