"Il faut toute la vie pour apprendre à vivre". Sénèque.

Il n'est pas tard, mais la nuit a déjà revêtu son encore léger manteau d'été et Grand-Mère lune, dans sa complétude, ne devrait pas tarder à faire son apparition.

L'inspiration est là, aussi je l'attrape au vol, dans ce moment suspendu entre terre et ciel, tangible et intangible, même si je ne vous partagerai pas, ce soir, ces pensées. Une relecture viendra, après l'infusion.

L'inspiration a pris sa source dans cette phrase de Sénèque sur laquelle je viens de "tomber"..."Il faut toute la vie pour apprendre à vivre".

Et probablement plus si l'on en croit le nombre de nos incarnations - émoji sourire -.

Cette phrase nous rappelle combien il n'y a pas d'urgence et que marcher lentement est probablement un gage de "prendre conscience". Pressés que nous sommes, nous avons pris l'habitude, au fil du temps et des vies, d'aller de plus en plus vite, jusqu'à courir, parfois tous azimuts, sans vraiment savoir après quoi, ou pour fuir quoi.

Apprendre à vivre....Quelle opportunité pour celui qui sait la créer!

Apprendre à vivre, c'est apprendre à ÊTRE et ça n'est pas rien, c'est même TOUT. Être : si l'on se réfère au dictionnaire, "exister, avoir une réalité".

C'est intéressant "avoir une réalité", cela sous-entend que l'on peut avoir telle ou telle, ou encore telle version de la réalité et, de fait, en incarner plusieurs, selon....Selon quoi d'ailleurs? Nos croyances, nos peurs, les circonstances?

Est-ce à dire qu'en fonction des masques que nous portons nous avons une réalité plutôt qu'une autre?

Apprendre à vivre. Quel vaste sujet et quel enseignement que voilà.

Vivre : "être en vie, exister"

C'est dommage quand on y regarde de plus près, comme les définitions sont appauvries, amoindries, raccourcies.

Vivre : comment définiriez-vous ce verbe, avec vos mots?

Pas facile comme exercice n'est-ce pas? D'où notre probable difficulté à être en vérité, pleinement, authentiquement, naturellement.

De mon côté, si je devais définir le verbe vivre, je ressens que je dirais ceci : "Vibrer son essence naturelle sans fard ni masque et incarner ses pleins potentiels. Etre libéré des ses croyances, pensées limitantes et parasitantes et oser exprimer le Divin et toute notre puissance originelle".

A travers cette phrase, Sénèque nous rappelle combien il est essentiel de vivre chaque moment en conscience afin d'en goûter l'essence et d'en extraire le suc. Plus nous sommes présent à la vie, plus nous prenons la pleine mesure de ce qui s'offre à nous et se vibre à chaque instant. Chaque précieuse seconde distille en nous la connaissance que nous portons et à laquelle nous avons bien du mal à nous reconnecter.

Il faut toute une vie pour apprendre à vivre, parce que la première partie est consacrée à se construire, bâtir notre structure à force de conditionnements qui vont peu à peu nous éloigner de notre essence.

La seconde partie, pour certain.es qui feront ce choix, sera dédiée à la déconstruction, la compréhension et la guérison de nos blessures.

Passage de l'in-conscience à la conscience, de l'état de victime à celui de responsable.

Dans cette seconde partie de vie, qui commence généralement autour de 40 ans - ce que les anciens appelaient "crise du milieu de la vie" et que nous vulgarisons en la nommant "crise de la quarantaine"- nous avons besoin de trouver du sens.

Cette crise, loin d'être banale, est souffrante, car c'est une véritable remise en question qui nous invite à nous dépouiller de beaucoup de choses que nous avons construites au fil du temps.

Pensées, croyances, schémas fonctionnels, personnages, famille, relations, foyer, profession, etc....

Tout est passé au crible et rien n'échappe à notre oeil devenu plus aiguisé. Le voile opaque des illusions commence à se déchirer tout doucement, nous laissant entre apercevoir une autre réalité. Il est des espaces au sein desquels nous ne pouvons plus être, des personnes pourtant si familières que nous sentons devenir étrangères, des valeurs que nous défendions bec et ongles qui ne sont, in fine, pas les nôtres, des principes glanés ça et là, conservés par loyauté, mais avec lesquels nous ne sommes plus en accord.

Tout devient trop petit, trop étroit, étriqué, insipide, insignifiant, pesant, dégoûtant parfois et déroutant, souvent.

Alors, dans cette seconde partie de vie, nous allons désapprendre afin de pouvoir faire l'apprentissage de l'essentiel.

Apprendre à être SOI, l'incarnation du divin, le grand, le TOUT, le tangible et l'intangible, la vacuité et le plein, la sensitivité, l'intuition, l'esprit, la conscience.

Dans cette seconde phase, nous touchons la VIE dans ce qu'elle a de plus précieux, de plus riche, de plus abondant, de plus puissant et de plus GRAND.

De nouveaux espaces s'ouvrent, de nouvelles personnes se trouvent sur notre chemin, des signes passent de l'in-visible au visible, nous faisons des ponts, avons soif de compréhensions.

Notre regard change, nous ne nous contentons plus de ragarder, nous voyons. Nos perceptions s'affinent, notre guidance trouve écho, notre esprit s'ouvre, notre conscience se fait plus présente et nous avec, nous analysons nos besoins que nous distinguons de nos envies, nous osons, créons, impulsons, rêvons, matérialisons, brillons.

Dans cette seconde partie de vie, si nous le choisissons, nous passons du faire, de l'avoir, du paraître à l'ÊTRE.

Peut-être vous retrouverez-vous dans ce post, ou à sa lecture, aurez-vous l'en-vie de ralentir le pas et marcher davantage en conscience, d'un pas plus assuré vers cette authenticité que vous êtes venu incarner. Sans fard, sans artifices, sans masque ni apparat, dans la beauté et l'immensité de votre SOI.

Coeurdialement,

MAÏTIKA Coeur arc-en-ciel