𝐋𝐀 𝐒𝐎𝐋𝐈𝐓𝐔𝐃𝐄 - 𝐔𝐍 𝐂𝐀𝐃𝐄𝐀𝐔 𝐃𝐔 𝐂𝐈𝐄𝐋

J'observe combien la solitude, d'être peu connue, est diabolisée, vécue comme un fléau, une punition par certains et fuie comme la peste.

Cet état, pourtant intense et riche, est méconnu du collectif, et représenté, souvent, par une personne seule, recroquevillée sur elle même, souffrant de l'absence d'autres, assimilant cet état à la blessure d'abandon et ou de rejet.

Associée au manque par la majeure partie d'entre nous, la solitude est, à mon sens, un cadeau extrêmement précieux. C'est un temps essentiel qui nous est accordé afin de nous isoler du brouhaha extérieur, de l'agitation mentale accrue par les propositions d'une société qui confond vie et excitation, et nous encourage à nous centrer sur nous, afin de nous réaligner.

Je vois la richesse de ces moments, quand l'in-visible me met face à moi-même, à ne voir ni ne recevoir aucune nouvelle d'aucun autre, n'avoir aucun contact avec personne d'autre que moi, afin que rien ne me détourne de ce dont il est temps que je prenne conscience. Je sais combien ces phases sont abondantes parce qu'elles m'offrent, dans ce silence, la possibilité de grandir, de voir avec lucidité mes croyances, pensées limitantes, blessures, traumas, et tous les mécanismes qui en découlent.

Je sais, dans ces phases que j'appelle le temps de la chrysalide, que je ne suis ni punie, ni oubliée, et qu'au contraire, l'uni-vers veille, plus proche et palpable que jamais, à m'enseigner ce qu'il est temps pour moi que j'intègre et assimile, pour mon bien et celui de tous.

Je ne cherche nullement à fuir, ni à combler, en quêtant à tout prix la présence d'autres, parce que j'ai compris que cette forme de résistance m'empêche de guérir, me maintenant dans la souffrance et le trouble, troublant inévitablement la vie d'autres.

Si je fuis constamment cet état d'isolement, je ne suis pas consciente que je tente d'échapper à mon histoire, tous mes fardeaux et mes héritages, et me leste chaque jour un peu plus, de poids qui finissent par altérer considérablement ma qualité de vie et toutes mes relations, de ne pas faire les liens entre ce qui m'agite et m'anime et comment ça s'exprime dans mon verbe, ma posture, mon rapport à l'autre.

La solitude est, de mon point de vue, une bénédiction, qui m'offre la possibilité de me rencontrer et sentir ma présence. Grâce à elle, je peux ensuite revenir vers les autres et vivre avec eux, des relations plus harmonieuses, plus respectueuses, parce que je me connais mieux et que cette connaissance me permet d'inter agir avec mes pairs sans leur attribuer la responsabilité de tout ce que je vis.

Dans ces moments de ré-éducation possibles grâce à la solitude, et ce temps qui m'est offert à ne m'occuper que de moi,de ce petit moi souffrant, je comprends qu'aucun autre n'est responsable de ce que je crois être mes déboires, mes malheurs, mes empêchements, inconforts, retards, mon état....

Les phases de solitude sont autant d'opportunités de reconnecter avec qui nous sommes en vérité, derrière le personnage, de sentir la puissance de la présence, en chacun.

Une fois cette connexion rétablie, nous ne nous sentons plus jamais seul et mulitplions volontairement ces parenthèses à ne vivre des moments qu'avec Soi.

Je vous souhaite de vivre mieux, tout l'intense vibré par chaque moment en solitaire - qui est également, pour rappel et métaphoriquement, le nom d'un diamant -

Fraternellement,

Maïtika Coeur Arc-en-ciel